L’histoire de Dayot Décolletage
L’histoire commence au XIXe siècle, lorsque Louis Dayot, maître horloger au hameau de Ranzier, a créé un petit atelier comme il en fleurissait de nombreux à cette époque. Les paysans étaient à la recherche d’un complément de revenu en hiver lorsque leur activité aux champs était ralentie. Ils travaillaient alors à leur rythme en fonction des saisons. Louis formait également des apprentis et a été professeur à l’École royale d’horlogerie, avant 1860.
L’atelier d’horlogerie puis de décolletage (avec la famille et les employer dans les années 1900)
L’atelier d’horlogerie avec la maison DAYOT vers 1900 et l’atelier de décolletage, employés et patron vers les années 1927
Si c’est son petit-fils Édouard Dayot qui commence à introduire le décolletage juste avant la Première Guerre mondiale, c’est à son retour du conflit que cette nouvelle forme d’industrie, alors en plein essor, devient l’activité principale de l’entreprise qui déménagea au hameau de Chéron où coule un ruisseau. Les machines purent ainsi bénéficier de la force hydraulique puis électrique. Il fabriquait des briquets, des allume-gaz, des sabots et trouvait encore le temps de faire du fromage.
En 1937, il descendit l’usine dans le bourg de Magland. Il y fut rejoint par trois de ses enfants : Gilbert, Jean et Joséphine. Mais des différences opposaient les deux frères. A la fin des année 1930, alors que la guerre se profilait, Edouard, qui craignait un retour des Italiens, racheta une ancienne soierie à Corbelin en Isère, et Gilbert en profita pour s’y installer. L’entreprise Gilbert DAYOT SA existe toujours aujourd’hui.
De sont côté, Jean poursuivit à Magland, renomma l’entreprise Jean DAYOT, y ajouta trois ateliers à la fin des années 1960. Elle était florissante et comptait 120 salariés et qui travaillai essentiellement pour la visserie.
A son décès en 1976, se fut sont fils René qui entama un virage en orientant l’activité vers le secteur de l’automobile, profitant de l’arrivées sur le marché de nouvelles technologies. Mais René n’est pas parvenu a faire prospérer sont entreprise et il revendit en 1987 deux des trois ateliers au groupe Mofra (Moos frères d’Annecy), qui conserva le nom Jean DAYOT.
Frédéric sont fils de 20 ans récupéra le dernier atelier. En réalité, tout dans l’entreprise de Frédéric DAYOT appartenait à Mofra et ce dernier était contraint de lui louer les machines et les prestations administratives. Frédéric DAYOT qui travaillait à façon, n’avait qu’un seul client : Jean DAYOT qui lui fournissait la matière première.
Fin juillet 1994, Frédéric décède accidentellement. C’est Michel CROZET, l’oncle par alliance de Frédéric, travailleur depuis 1961 chez Jean DAYOT qui accepte de reprendre l’entreprise avec l’aide de ses deux fils, Alain et Pierre.
En 1998, les relations avec les frères Moosse dégradent, ce qui pousse la famille à prendre peu à peu son indépendance technique vis-à-vis de Mofra. Elle rachète le parc de machine, et investit dans la première machine à commande numérique, lui permettant de trouver de nouveaux clients.
En 2000, l’entreprise Jean DAYOT, devenue entre- temps DAMSO, rompt ses contrats avec Frédéric DAYOT. C’est un coup dur pour cette petite société qui perd alors 95% de son activité. Soutenue par ses clients, elle évite de justesse le dépôt de bilan en 2001, et l’activité qui repart ne lui a plus jamais fait défaut. Tout s’est alors enchaîné : achat de nouvelles machines, nouveaux marchés, nouveaux clients.
Mais le 20 mars 2011, un nouveau drame frappe l’entreprise. Pierre féru de montagne, est emporté par une avalanche. Il était responsable technique, tandis qu’Alain s’occupait de la partie commerciale, la qualité, la logistique, les achats. Il poursuit seul l’aventure. En 2014, il achète de nouveaux locaux qu’il aménage et met aux normes. Il achète même l’entreprise spécialisée dans l’usinage de précision SIPMA a Passy, opération qui au final s’avère positive après moult péripéties et tracas juridiques et économiques.
« Cette expérience nous a appris à vivre. Ce n’est pas évident de gérer une entreprise quand on ne connaît pas ». Il reste un futur à construire et c’est sa fille Manon, âgée de 20 ans, qui a déjà un pied dans l’entreprise qui l’écrira puisqu’elle compte elle aussi poursuivre sur les traces de l’histoire familiale.
Pour toutes questions et demande de devis